Plusieurs blogueuses autour de moi semblent souffrir d’un même syndrome: elles ne manquent pas de temps ou d’idées, elles manquent… d’audace. Elles n’osent pas mettre à exécution les (bonnes) idées qu’elles ont. J’étais comme ça aussi, mais je me soigne. Qu’est-ce qui vous empêche d’oser? Et comment vous en sortir vous aussi?

Plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi l’on manque parfois (souvent) d’hardiesse. N’étant pas psychologue, je n’entrerai pas dans les mécanismes psychiques de chacune. Par contre, j’ai constaté, pour ma part, trois principaux obstacles à mon envie de faire des choses.
Le manque de confiance en soi
Probablement le facteur le plus répandu, le manque de confiance en soi est un véritable frein à bien des projets. Il nous empêche d’agir, de peur d’échouer.
Surmonter cette peur de l’échec nécessite de s’octroyer le droit de râter. Une lapalissade peut-être, mais avouez que c’est plus simple à dire qu’à faire. Selon votre histoire personnelle, l’échec n’avait peut-être pas sa place dans votre développement personnel. Il est possible que vous ayez été drivées avec le mythe de la performance (à tout prix): être un « héros sans peur et sans reproche affrontant seul dragons et autres monstres ». Devant une telle charge, plusieurs se retrouvent paralysées, préférant revenir à un rôle plus anodin et anonyme (ou l’illusion de…).
Plutôt que d’échouer dans le rôle du « héros », on préfère ne pas essayer du tout. Et cette inaction entretient notre illusion de ne pas pouvoir réussir.
Le droit à l’erreur
« Le plus important est […] de participer, car l’important dans la vie ce n’est point le triomphe mais le combat ; l’essentiel, ce n’est pas d’avoir vaincu mais de s’être bien battu » disait Pierre de Coubertin.
Partant de cette idée, ne pas échouer parce que vous n’avez pas essayé est probablement un pire échec que d’avoir essayé et de vous être trompé. Oh, ne vous méprenez pas, je suis mal placée pour vous faire la leçon. Ça fait deux ans qu’on me reproche la même chose dans mon évaluation annuelle: Véronique est bonne dans son rôle mais elle n’ose pas.
Mais je me suis prise en main cette année. Savez-vous ce que j’ai fait? Je me suis donnée le droit de me tromper: non la terre n’arrêtera pas de tourner si je me trompe en tant que fille de com. Je ne tuerais pas des millions de gens en publiant un article qui n’est pas parfait. Je n’enverrais pas des millions de chatons en enfer en réalisant une campagne qui ne lève pas. Je vais juste ne pas atteindre l’objectif fixé. Et en tirer des leçons pour la prochaine (un mouton teint carreauté vert et rouge en pleine canicule ne fait décidément pas une image intéressant sur les médias sociaux en plein mois de juillet…)
Mon nouveau cercle vertueux est devenu:

Faire de 10 refus une victoire
Pour sortir de ma peur, j’ai également appris à transformer les non en oui, grâce à mon chum.
Mon chum, qui a eu bien des vies professionnelles dans sa vie, a régulièrement essuyé des refus dans sa carrière comme vendeur. Plutôt que de se laisser miner par les refus, il s’en servait pour se motiver: chaque matin, il établissait un quota de non par jour. Entre 10 h et 18 h, il devait obtenir, par exemple, 35 «non».
Chaque refus devient ainsi un pas de plus vers l’atteinte de son objectif journalier – et chaque oui, une vente sur laquelle il obtient un revenu. Attitude doublement gagnante, non?
Le manque de compétences
Parfois, ce qui nous fige est le manque de compétences, réel ou imaginé.
Dans le second cas, on peut probablement s’attendre à ce que la personne qui l’invoque souffre d’une forme plus ou moins avérée du syndrome de l’imposteur. Convaincue qu’elle n’a pas ce qu’il faut pour réussir, la blogueuse aura tendance à diminuer la part de ses compétences dans son succès, préférant l’attribuer aux circonstances extérieures (bon timing, public généreux avec elle, hasard, etc.). Ce mécanisme psychologique semble particulièrement présent dans mon entourage de blogueuses qui « n’a pas étudié » en communication numérique. Pssst petit scoop: j’ai étudié en communication «Internet» comme on disait à l’époque puis je ne me sens pas plus compétente que vous dans la nouvelle ère que nous vivons!
Quant au manque de compétences réel, il n’est pas particulièrement difficile à pallier. Essayer est une bonne manière d’apprendre, parlez-en aux autodidactes! Par ailleurs, il existe de plus en plus de formations en ligne, gratuites ou non, sans compter les nombreux cursus en salle privés ou publics.
Et si, décidément, non, vous n’y comprenez rien, n’hésitez pas à vous entourer de gens dont c’est la spécialité. Il n’y a aucun mal à reconnaître que l’on ne sait pas tout. Il paraît même que c’est un grand signe de sagesse!

Le manque de temps
Cette dernière catégorie est présentement la plus difficile pour bien des blogueuses: les voleurs de temps sont nombreux et variés.
En tant que mère, ils vont et viennent chez moi par deux ou trois et requièrent une attention et un soin que la loi ne me permet pas de leur refuser (ni mon éthique ou ma conscience d’ailleurs).
En plus de mes chers enfants, il y a aussi le travail, celui qui me permet de mettre du beurre sur la table et d’héberger ce blogue, notamment. Il y a ces différentes activités dans lesquelles je me suis engagée également.
Et mes «travers» personnels aussi:
- l’illusion de pouvoir faire mes muffins de la semaine, ma lessive et un article de blogue en même temps (résultat: mes muffins goûtent bizarre, ma lessive est toujours mouillée et mon article aura pris 5 heures pour être rédigé!)
- l’appel quasi irrésistible d’aller me perdre sur les réseaux sociaux (des fois que j’ai raté la fin du monde!)
- l’incapacité de dire non (à tout et à tous…)
Le multitâche: un mensonge avec lequel il faut en finir
Au printemps passé, j’ai lu l’excellent ouvrage de Neil Pasricha The Happiness Equation. Il y explique les divers mécanismes qu’il a mis en oeuvre pour en vouloir moins et en faire plus et comment ça l’a rendu heureux. Ses 9 secrets sont parsemés de son expérience personnelle, de recherches scientifiques, d’exercices pratiques. Je vous le conseille vraiment.
Dans son 6e secret, pour ne plus jamais être occupé, il explique que le principe de multitasking est une illusion que la majorité d’entre nous entretient.
Alors que nous croyons pouvoir écouter une conversation téléphonique tout en finissant un courriel, notre cerveau s’épuise à passer continuellement d’une tâche à l’autre en un laps de temps si rapide que nous ignorons qu’il patine autant dans le beurre.
Une seule et bonne manière de rajouter du temps à notre temps est d’accepter de ne le consacrer qu’à une seule chose à la fois. Dites-le à vos enfants que là, maintenant, vous n’êtes pas disponible, que vous le serez dans une heure et que vous serez alors bien meilleure avec eux si vous être remplie du sentiment d’avoir accompli votre tâche.
Pour ce faire, désactivez les notifications sonores et visuelles de vos réseaux sociaux préférés pour éviter d’être déconcentrée ou tentée de faire trop de choses à la fois. Et ça vaut aussi pour les notifications de courriel, ainsi que l’appel de la vaisselle, de la cuisine ou de l’exercice physique. Une chose à la fois, chaque chose en son temps.
Des applications pour une cure de désintox numérique
Ces quelques applications peuvent vous être utiles pour vous déconnecter temporairement de toutes distractions « en ligne », si votre volonté et le mode «ne pas déranger» ne suffisent pas:
- Forest (Android, iOS, Chrome extension)
- Moment (iOS)
- Cold Turkey (Windows, Android)
- Freedom (iOS, Windows)
Réservez-vous donc du temps pour chaque tâche. Si vous ne pouvez pas accomplir une tâche dans le temps imparti, soyez honnêtes avec vous-mêmes: aviez-vous vu trop gros ou avez-vous succombé à des tentations et distractions, voire à du multitâches?
Le sens de priorités
Un autre de nos voleurs de temps, c’est l’absence de priorités. Bien sûr, un enfant blessé est plus prioritaire que notre article de blogue en cours. Pourtant, si vous priorisez votre blogue à un moment X de votre journée, vous ne devriez pas faire passer votre enfant avant. Quelqu’un d’autre devrait le faire à votre place.
Encore une fois, facile à dire, difficile à faire. Choquant peut-être même. Mais véridique. Apprenez à discerner l’important de l’urgent et à déléguer certaines tâches (on revient au point plus haut: il n’y a aucune honte à avouer que l’on ne sait pas tout!)
Si vous ne connaissez pas encore la matrice d’Eisenhower, je vous conseille de vous familiariser avec. Elle vous sauvera bien du temps et pas mal d’angoisse à tenter d’accomplir tout tout le temps par vous-mêmes. Après tout, prioriser c’est aussi tenir compte de ses capacités pour ne pas s’épuiser.

Et vous, quels sont vos obstacles pour oser? Quels sont vos trucs pour passer par-dessus?
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